Est-ce le hasard ou le destin qui la conduit à revenir un jour d’hiver 2015 au Château de Rosa Bonheur où, enfant, elle traînait les pieds pour ne pas venir dans ce lieu étrange et inquiétant ouvert une fois par an aux écoles.

Avant cette visite au Château de Rosa Bonheur, elle n’a aucune attirance pour le XIXe siècle ni pour la peinture animalière. Pourtant, après quelques minutes à errer dans l’enfilade des pièces, à ouvrir les portes sur un passé tellement présent, à plonger son regard dans celui des lions et autres sangliers, elle comprend qu’elle vit un instant rare, de ceux qui font basculer une vie. ​

À cinquante-cinq ans, Katherine Brault rêvait de revenir à Fontainebleau, sa ville d’origine. Plusieurs années dans la communication à la tête d’une agence qu’elle co-dirige, un passage dans l’univers de la gastronomie comme co-fondatrice d’un groupe d’importation et de distribution de produits de luxe, puis plusieurs années à accompagner des artistes, sans oublier quatre enfants qu’elle éduque seule, un parcours riche qui enseigne rapidement que rien n’est donné, rien n’est acquis, qu’il faut toujours se battre et ne jamais rien lâcher.
C’est cet itinéraire fait de rencontres improbables qui lui a permis de se lancer dans ce projet fou de sauvegarde de la mémoire de Rosa Bonheur. ​

« Lorsque je suis entrée dans l’atelier, j’ai posé mon regard sur son portait, elle me regardait avec malice et semblait me dire : "Ah tiens, tu en as mis du temps à revenir !" J’ai été émue aux larmes … »

Katherine Brault